Crise à l’IAAF: entretien de Papa Massata Diack avec TFM, 22/12/2015

[…] Je pense que dire que M. Diack ou résumer sa carrière à un fait de corruption ou scandale de dopage est assez exagéré.

En 39 ans à l’IAAF, il a introduit la démocratisation  1 pays 1 voix, le programme de développement en 1977, introduit l’universalisation du sport, introduit la Diamond League, il a apporté des ressources qu’aucun président n’a apporté à cette fédération en 103 ans d’existence.

Je pense que tout ceci est dû à une campagne présidentielle et à une succession mal préparée au niveau de l’IAAF. Beaucoup de gens savaient que depuis 8 ans, il avait choisi 2 successeurs, l’un était du camp des pays occidentaux, l’autre était du camp des pays de l’est. Et je pense que tout ceci vient d’une cabale qui a été montée dès le début pour dire que M. Diack a des choses à se reprocher. Et la meilleure manière de le neutraliser était de dire, nous savons des choses qui peuvent vous gêner, donc vous avez intérêt à ne pas déclarer votre choix préféré pour la succession. Moi c’est ce que j’ai compris en voyant cette affaire déclenchée, malheureusement par un employé de l’IAAF en avril 2014 et ils m’ont cité. Je n’ai pas voulu réagir sur le coup […]

-On vous présente Papa Massata Diack comme étant au cœur du scandale.

Je pense que ce serait très exagéré de dire que je suis au cœur du scandale, parce que M. Diack dans ses révélations a parlé d’un financement politique. Je ne suis en rien lié à la politique vous le savez bien. C’est un choix de faire de la politique. Vous dites que M. Diack a parlé du financement d’une campagne électorale et ce n’est pas ce choix qui me concerne. La Russie fait partie des territoires dans lesquels j’ai trouvé des contrats de marketing et de télévision pour le compte de l’IAAF. Nous avons travaillé depuis 2007 à essayer de pénétrer dans des pays émergents, ce que nous avons bien fait, car nous avons généré assez de ressources pour sécuriser le futur de l’athlétisme. Maintenant, ce qui s’est passé, cela a été relaté dans les faits, nous avons eu un accord avec les autorités russes par l’intermédiaire du président de la fédération russe qui a proposé à M. Diack de l’appuyer s’il était candidat à la présidence du Sénégal.

-Est-ce bien vous qui avez reçu l’argent des mains de l’ancien patron de la fédération russe Valentin Balakhnichev.

Je n’ai reçu aucun argent des mains de Balakhnichev. Ce qui me lie à Balakhnichev, c’est un contrat commercial, sur lequel tous les deux, nous avons aidé l’IAAF à trouver des sponsors au niveau de la Russie. Et c’est sur nos commissions que nous avons pu puiser de quoi appuyer le président Lamine Diack, contrairement à ce qui se dit que c’est une extorsion de fonds à des athlètes. Donc là, la manifestation de la vérité doit se faire, dans le cadre d’une enquête, ça se fera, mais une enquête sereine jugée à charge et à décharge. Si les enquêteurs veulent savoir exactement ce qui s’est passé, ils auront des documents, des contrats, des virements bancaires en bonne et due forme sans pourtant aller dans la calomnie. Je pense que c’est là où l’enquête a été biaisée. Nous avons choisi la calomnie, la fuite de documents à travers la presse en violation du secret de l’instruction. Je pense que ce n’est pas une bonne méthode pour faire une enquête sereine.

-L’opinion retient que le président Lamine Diack a dit qu’il a financé l’opposition sénégalaise avec de l’argent que les russes ont donné, à charge pour lui de couvrir des faits de dopage.

L’accord qui lie les autorités russes à Lamine Diack n’a absolument rien à voir avec des cas de dopage. Les gens ont voulu exploiter en disant que vous avez couvert des cas de dopage contre un financements occulte, ce sont des gens qui le disent, les enquêteurs ou des accusateurs, mais je peux vous assurer, le jour où les enquêteurs voudront aller au fond des choses je leur montrerai que ce n’est pas le cas.

– Ca pose le problème du financement aussi de nos partis politiques

Je n’ai jamais pris part à une réunion politique du président Diack, je n’ai jamais participé au financement d’un opposant, je n’ai jamais participé à une distribution d’argent aux opposants. Les activités politiques de mon père me sont totalement inconnues, parce que je ne suis pas dans son bureau quand il reçoit une autorité, je ne sais pas ce qui se discute à ce niveau-là. Donc que moi de par mon entregent avec la Russie ou avec Valentin Balakhnichev qui est le trésorier de l’IAAF, qui est un de mes patrons parce que je suis consultant en marketing. Donc quand je réalise un contrat, je le dépose au trésorier et au directeur financier de l’IAAF. Donc nous avons cette relation depuis 2010. M. Balakhnichev a été un des précurseurs. Le contrat qui nous lie avec la Russie date de 2007, ce n’est pas un contrat qui a été fait pour cette circonstance, donc je pense que c’est là où c’est diffamatoire ou réducteur de dire que Lamine Diack a fait un deal pour des cas de dopage.

– Est-ce que les sanctions qui devaient être prises l’ont été?

Lamine Diack, en quittant le 31 août, n’a laissé sur son bureau aucun cas de dopage en suspens. Les russes, ou même l’athlète russe dont on parle, Liliya Shobukhova, son cas a fait l’objet d’une plainte au niveau en fait, elle a rejeté au niveau du Tribunal International du Sport. L’avocat de M. Diack dont on parle, Maître Cissé, est celui qui allait défendre la position de l’IAAF à la Cour Arbitrale du Sport à Lausanne. Vous pensez que s’il était compromis ou acheté, il aurait osé affronter Shobukhova pour lui parler de son cas de dopage ou faire appliquer la sanction. Je pense qu’il y a des choses qui dépassent l’entendement parce que M. Cissé pour vous dire, qu’il a poursuivi jusqu’au bout. Ça a été retardé pour des raisons de nos championnats, pour ne pas que l’image de nos championnats, parce qu’on était attaqué par la presse britannique d’une manière virulente avant nos championnats, il y avait même des athlètes britanniques qui demandaient que les championnats soient retirés de Moscou. M. Diack au vu de ça et aussi dans son dernier mandat, parce que vous vous rappelez que c’était son dernier mandat. Il voulait même partir en 2011. Il a dit je vais prolonger de quatre ans, parce qu’à un moment on disait, les finances de l’IAAF sont en apocalypse et que l’IAAF ira en apocalypse financière au terme du mandat Diack. Il a dû prolonger de quatre ans son mandat pour pouvoir faire mentir ces gens qui lui faisaient une cabale à l’époque.

Lamine Diack en 16 ans de présidence a réalisé 925 millions de dollars de contrats, dont 68% en sponsoring et 32% en télévision. Il a trouvé à l’époque où il est devenu président 23 millions de dollars de réserve. Il en laisse 74 millions de dollars de réserve soit 3 fois le montant. C’est quelque chose qu’aucun président n’a fait depuis 1912, malheureusement des gens ont cherché pour des histoires aussi sordides à ternir son mandat.

– Sur le compte ouvert à Singapour (Black Tidings)

Ils ont enquêté pendant 11 mois, 15 mois, ils ne peuvent pas vous dire aujourd’hui que le nom de Papa Massata Diack apparaît dans Black Tidings. Je ne suis ni propriétaire de Black Tidings, je n’en ai ni ouvert le compte et l’argent russe comme je vous l’ai dit, ce qui nous lie à la Russie est un contrat commercial qui est venu dans les comptes de ma société. La commission d’éthique a ce dossier. En plus de ça, il m’avait accusé d’avoir assisté à une réunion le 4 décembre 2012 avec l’agent de cette athlète. L’agent leur a dit, j’ai rencontré un africain, assez fort, dans un hôtel Baltschug Kempinski et j’ai eu une réunion avec lui à la commission d’éthique du 18 décembre. Mes avocats ont montré et mon billet d’avion et mon passeport et mon visa pour la Russie montrant que je suis entré en Russie le 5 à 19h50. Je n’ai jamais rencontré d’agent d’athlète, je n’ai jamais rencontré Liliya Shobukhova, je n’ai jamais eu d’accord pour dissimuler ces cas de dopage, ça je le crie haut et fort, je l’ai dit à la commission d’éthique et je leur ai prouvé ça en 16 mois d’enquête.

Black Tidings, appartient à un homme que je connais. Ils ont fait ce lien tout de suite en disant que M. Diack en est le propriétaire, c’est leur conclusion. Ils se sont vite hâtés. Ils sont allés à Singapour faire des enquêtes, voir si moi ça m’appartient. Ça ne m’appartient pas. J’ai une seule société. Toutes mes sociétes sont au Sénégal, j’ai une seule société. C’est PMD consulting ou Pamodzi, depuis plus de 17 ans je travaille avec cette société.

– Montrant une photo du président Diack – Medvedev et Papa Massata Diack de dos.

Et bien c’est le 23 novembre 2011, les autorités russes ont voulu décorer, en présence du président du CIO Jacques Rogge, de trois des autres collègues du CIO, le président Diack de l’Ordre de l’Amitié, qu’on appelle Droujba en Russie. Et mon invitation est due au fait que depuis 2007, j’allais très souvent en Russie du fait de ce contrat, et le ministre des Sports a jugé utile de m’inviter car il considère que nous sommes des amis de la Russie. Donc je pense que ça montre, ce qui nous lie à la Russie, ce ne sont pas des deals en catimini.

– Est ce que ce n’est pas ici que cet échange de bons procédés, de civilités a eu lieu?

Non, non, ils nous ont parlé de leurs problèmes lors d’un déjeuner que le ministère des sports a voulu faire en disant, nous avons donc été notifiés de plusieurs cas de dopage. Ça serait dommage qu’on nous sanctionne entièrement avant ces championnats du monde en 2013. C’est la raison pour laquelle le président Diack, sous sa responsabilité politique en tant que président dit, je vais faire gérer ça de manière prudente parce que le passeport biologique en tant que tel est une nouvelle méthode de détection du dopage, mais qui n’était pas à l’époque sûre à 100%. Et si vous vous rappelez bien en 1983, l’IAAF avait un cas de dopage aux Etats-Unis avec l’athlète Butch Reynolds, coureur de 400m. Par des erreurs de procédure dans l’analyse scientifique, l’IAAF a été condamnée à verser 20 millions de dollars à Butch Reynolds, ce qui voulait dire la faillite de l’IAAF. Le président Nebiolo à l’époque, a dû faire un accord financier pour s’en sortir. Depuis lors, toutes les personnes qui ont à gérer l’IAAF ont été très prudentes dans la prise de décision d’une sanction. Il faut la confirmation de trois scientifiques avérés qui puissent vous certifier que c’est un cas de dopage afin que la sanction puisse tomber. Alors ça a été le cas pour la Russie, ça a été le cas pour d’autres pays, M. Diack a été très prudent pour ne pas avoir des litiges juridiques avec quelque athlète que ce soit. Et ça, il l’a pris, c’est ça décision politique et personnelle. Il s’est engagé à le faire.

– Est-ce que vous n’être pas en train de dire quelque part qu’il a commis une erreur en disant qu’il a reçu de l’argent des russes qui a servi à financer la campagne de l’opposition.

Moi je pense que ce qui s’est passé à Paris, c’est sous le poids de l’âge. Quand je vois les mails dont on parle dans la presse française. On parle d’un mail du 29 juillet 2013 pour parler de financements en 2012. Quelle est la cause à effet? Ça n’a pas de cause à effet. Je pense, c’est mon avis, je n’ai pas de contact avec lui à cause de sa restriction, mais je pense qu’on ne peut pas faire un lien.

– le juge Ruymbeke vient encore de le mettre en examen pour une seconde fois, on est passé de corruption passive à corruption active…

Si M. van Ruymbeke a des éléments qui concourent à faire cette mise en examen, je n’en sais absolument rien au stade où nous sommes. La procédure m’est inconnue, tout ce que je vois je le vois dans la presse.

– Pourquoi vous ne répondez pas aux convocations?

J’ai été informé qu’une affaire me concernait et qu’on prendrait les mesures pour me demander de venir comparaître pour témoigner, et à ce moment-là, je le ferai mais au Sénégal. Parce que la manière dont ils ont traité mon père m’édifie sur la manière dont ces gens… je vous ai dit, ce rapport de l’AMA n’a jamais été opposé au président Lamine Diack, c’est la première mesure qu’aurait dû demander le juge van Ruymbeke avant de prendre cette affaire. La deuxième mesure c’est de convoquer Lamine Diack en lui disant, une information judiciaire est ouverte à votre encontre pour des soupçons de corruption. Et à ce moment-là, M. Diack prendrait son avocat et irait se défendre ou serait entendu par la police. Il n’a jamais été convoqué par la police. Il a quitté l’IAAF le 21 septembre 2015 et cette histoire date d’août 2015 apparemment selon la presse.

– Mme Eliane Houlette dit que vous pourriez être arrêté à tout moment s’ils en avaient l’occasion.

Je suis au Sénégal, il leur est loisible d’envoyer une commission rogatoire, d’envoyer des juges sous la juridiction du Sénégal. Je suis citoyen sénégalais, je ne suis pas citoyen français.

– Pour beaucoup Lamine Diack a eu tort de vous associer aux affaires de l’IAAF. Dans quelles circonstances avez-vous été amené à être consultant de votre père?

Mon rapport avec Lamine Diack est d’abord un rapport familial, mais d’abord il faut comprendre que j’ai eu à travailler dans une boîte qui s’appelait ISL Marketing de 1990 à 1995, où je m’occupais de sponsoring, je m’occupais de vendre le football, l’athlétisme et l’olympisme. J’ai fait mes armes dans ces institutions. A l’époque Lamine Diack était président de la Confédération Africaine d’Athlétisme et nous avons travaillé sur un programme qui s’appelait Mobil Pan-African Athletics project où la firme Mobile Oil sponsorisait des championnats d’athlétisme un peu à travers l’Afrique. J’en étais chargé à l’époque, j’étais basé en Suisse. A l’époque je ne pensais pas que mon père allait devenir un jour président de l’IAAF.

En 1995, cette société m’a affecté au Qatar pour aller m’occuper de la Coupe du Monde juniors de la FIFA. J’ai quitté l’athlétisme pour aller vers le football. Et de 1995 à 2006, j’étais dans le football. Donc, les faits de la vie ont amené Lamine Diack à devenir président de l’IAAF en 1999. En 2001 il a entamé son premier mandat et une des premières choses qui s’est passé, c’était la faillite de cette ex-société ISL où j’étais un employé. Et il a fait appel, moi j’étais à l’époque au Nigéria, je m’occupais de la Coupe du Monde junior de 1999 au Nigéria et après j’ai été agent marketing de la fédération nigériane de football. Donc nos destins se sont croisés à ce moment-là, il m’a dit Massata, j’ai besoin de toi. Il m’a dit tu t’y connais en marketing, je suis président de l’IAAF, j’ai besoin de tes compétences professionnelles. Je ne te demande pas ça à titre de père. J’ai résisté à ça pendant 6 ans. Ce n’est qu’après que j’ai terminé ma carrière dans le football, dans des circonstances que vous connaissez, j’ai quitté le football pour venir à l’athlétisme à sa demande, avec un contrat de consultant qui nous lie depuis septembre 2007. Ce contrat a été renouvelé par le secrétaire-général de l’IAAF en 2012 pour terminer le 30 septembre 2015 au terme de son mandat. Cette relation lui a permis non seulement d’explorer des horizons qu’il n’avait pas jusqu’ici exploré au niveau de l’IAAF. Le marketing de l’IAAF, tous les droits appartiennent à une société japonaise qui s’appelle Dentsu qui est propriétaire de ces droits. Ils l’ont acheté à l’époque à 92 millions de dollars et il fallait rentabiliser ce projet. Malheureusement c’est à un moment où la plupart des sponsors américains et européens ont quitté l’athlétisme pour aller vers le football. L’athlétisme s’est retrouvé avec des sponsors japonais. Et lors d’une commission marketing à Pékin où il m’a convié à titre juste d’expert consultant, lors de ces débats, j’ai posé le problème de la présence de l’IAAF dans les pays émergents, à savoir la Russie, l’Inde, la Chine, le Brésil, la Corée du Sud, l’Afrique du Sud, les Caraïbes et les pays du Golfe. On n’avait aucun sponsor dans cette zone. Et c’est moi qui suis le précurseur de ça. J’ai permis à l’IAAF de trouver 106 millions de dollars de contrats en sept ans.

– C’est là qu’on vous accuse d’avoir amassé beaucoup d’argent pour votre compte personnel

Mais c’est moi qui suis le précurseur, j’ai un mandat qu’on m’a donné sur huit pays. L’IAAF a 215 pays membres, je ne vois pas en quoi c’est du népotisme ou une faveur. C’est moi qui suis chargé d’aller trouver des sponsors. Je suis professionnel du marketing depuis 25 ans, je vous ai dit que j’ai fait 16 ans dans le football, j’étais pas à côté de mon père. C’est lui qui a eu besoin de moi en demandant Viens m’aider à pénétrer dans des marchés. D’abord j’ai démontré à la commission que je pouvais le faire, mais c’est à mes frais, à mes risques d’aller trouver. Si je ne trouve pas, on ne me paye absolument rien. […] C’est dans nos veines le sport. Alors qu’il vienne me dire, Massata viens, ton expertise peut m’être utile à explorer des horizons que nous ne pouvons pas explorer parce que toi tu t’y connais, mais je l’ai fait, en présence d’un contrat négocié par ses services. M. Diack n’a jamais négocié de contrat avec moi. Alors bon je pense qu’il y a eu beaucoup de spéculations là-dessus. Les résultats probants sur les 925 millions de dollars dont je vous ai parlé, 678 millions ont été trouvé par mon entregent. […] Dans notre relation, je suis consultant externe, j’habite à Dakar. A Monaco, je m’y rendais 3 fois par an. Je n’ai pas cette relation de travail au jour le jour avec mon père.

Je travaille dans ma propre structure. Et ça je vous ai dit, j’ai créé ma structure avec mes fonds propres, je ne suis pas un héritier, je ne suis pas un nanti dans la mesure où j’ai créé ma structure en Afrique du Sud et dans le football et pas dans l’athlétisme. Donc si j’avais créé tout ceci par l’entremise de l’athlétisme ou de l’IAAF, on aurait compris ceci, mais je vous ai dit que j’ai travaillé au Qatar, en Afrique du Sud, au Nigéria, au Togo, dans beaucoup de pays avant qu’il n’emploie mes services, donc ce serait assez réducteur de vouloir dire Il emploie son fils. L’IAAF a eu un directeur de marketing espagnol qui pendant 5 ans a cherché à vendre, il ne pouvait pas vendre de contrats. Ce sont les membres du Conseil de l’IAAF en disant mais pourquoi tu ne peux pas faire appel à Massata dans la mesure où c’est ton fils certes, mais il  a la compétence et il connaît l’athlétisme. Je vous ai dit qu’entre 1990 et 1995 à ISL, je vendais l’athlétisme, à travers ce programme de Mobile Oil, donc je m’y connais. Ce n’est pas quelque chose qui m’est tombé du ciel. Donc cette expertise, je l’ai mise à son projet et ça a permis à Lamine Diack de réaliser des choses pour le monde de l’athlétisme, d’abord. On ne peut pas réduire à non, il fait travailler son fils. C’est un peu trop facile.

– Votre père est en difficulté, vous êtes cités dans la même affaire. Est-ce que votre tendance, votre inclination est de dire j’assume tout pour éviter la prison par exemple à mon père.

Mais l’enquête vient de commencer. Je suis tout à fait serein, j’ai été patient. Je vous ai dit qu’en décembre 2014 quand cette affaire a été évoquée, le 12 décembre j’ai écrit une lettre aux membres du Conseil où j’ai nié les faits qu’on me reprochait, je suspends mes activités, et j’ai suspendu du 18 décembre 2014 au 30 décembre 2015. Je n’ai pas travaillé avec l’IAAF. J’ai travaillé avec l’IAAF de 2007 à 2014, 2014, j’ai suspendu. Donc cette sérénité et le fait que j’ai pu me défendre à la commission d’éthique en prouvant exactement que ces faits, à travers le journal l’Equipe, un documentaire allemand ne peuvent pas m’être imputés. La chaîne ARD, c’est elle qui a déclenché le 7 décembre un documentaire disant que nous avons vu un transfert qui transitait, c’est un ami de Papa Massata Diack qui doit y être, mais il m’accusait d’avoir été à une réunion à Moscou où je n’étais pas. Donc je suis tout à fait serein de faire ce même processus avec un enquêteur de la justice, mais la beauté de cette enquête, c’est que j’ai confiance entièrement à la justice française parce que je suis sûr que les magistrats vont juger à charge et à décharge alors que la commission d’éthique de l’IAAF, elle est dirigée par un avocat britannique qui est très ami à l’actuel président Sebastian Coe. La commission d’enquête de la WADA est dirigée par un avocat canadien, qui a été membre du CIO qui a été vice-président du CIO,  qui a été fondateur de l’AMA. Mais c’est un homme, dont je sais qu’il n’a pas de très bons rapports avec mon père parce qu’il n’a jamais voulu le soutenir pour être président du CIO, pour être membre de la commission exécutive. Donc je suis plus serein dans le processus d’une enquête de la justice française, parce que je sais que l’enquête sera équilibrée.

– De l’innocence de votre père et de vous-même, vous en êtes convaincus?

Je suis convaincu qu’au bout de l’enquête, beaucoup de surprises vont être révélées.

– Cette affaire de dopage qui vous met en cause, votre père, vous-même, son ancien conseiller juridique Habib Cissé, et son ancien chargé des questions de dopage le Dr Gabriel Dollé, aurait-elle éclaté si le successeur de Lamine Diack à la présidence de l’IAAF ne s’appelait pas Sebastian Coe.

Je pense que le processus était déclenché, depuis 2014. L’enquête de la commission d’éthique de l’IAAF a commencé le 1er juillet 2014 selon mes informations. La commission est indépendante, rappelons que la commission a été créée par Lamine Diack. Je pense qu’un homme qui a peur de ses arrières ne crée pas une commission d’éthique

– On ne peut pas parler de cabale ou de racisme, non? Certains ont sorti ces mots-là.

Il y a quelqu’un je ne dirai pas son nom, il n’aime pas les noirs. Il y en a un parmi ces gens de la WADA. Tout le monde le connaît. A un moment nous avons beaucoup souffert de ça nous les Africains. Il a fait exclure onze membres africains du CIO après le scandale de Salt Lake City. Je vous dis, je suis plus serein par une enquête française que par une enquête anglo-saxonne.

– Sebastian Coe est-il hors de reproche?

Je ne peux pas voir sa main dans quoi que ce soit qu’on dise sur cette affaire parce que lui-même ne contrôle pas ce processus. Tout ce que je peux voir dans les faits, c’est que c’est lors de sa déclaration de candidature le 27 novembre 2014 dans l’Equipe, qu’il a évoqué ces cas de dopage et que le 8 décembre 2014 déjà, il disait ouvertement aux gens, il faut exclure la Russie. Donc je me vois 15 mois après, la Russie a été exclue. Je pense que quoi qu’il en soit, l’histoire retiendra que des gens de manière pyromane ont déclenché une affaire qui risque de remettre en cause tout l’athlétisme mondial.

– Est-ce qu’on peut accuser Lamine Diack et laisser Sebastian Coe hors de cause?

Je laisserai l’enquête aller au bout des choses. Ils ont fait des investigations à Monaco, et j’ai entendu parler de perquisitions. Ils découvriront des choses, ils interrogeront M. Diack et tous les employés. Je pense qu’il s’est mis à disposition. Je pense que tout le monde est à disposition actuellement, parce que la justice, c’est la justice. Ce n’est pas une commission indépendante, ce n’est pas une commission interne. Ce n’est pas le Tribunal Arbitral du Sport, c’est la justice.

– Mais quand M. Davies, directeur de cabinet de M. Coe a un échange de mails avec Lamine Diack, justement qui a été retracé par les enquêteurs, est-ce que vous pensez que lui aussi peut-être poursuivi dans cette affaire.

Je pense que ce qui a été révélé par les journalistes, ils ont peut-être des accès au dossier en justice. Je n’ai jamais vu ce dossier, je ne connais pas ce dossier. Je ne peux pas m’avancer à faire des révélations ou à faire des interprétations sur des choses que je n’ai pas vue pour le moment. Mais je pense que la volonté de retarder ou bien de ne pas ternir l’image des championnats du monde était partagée par tout le monde à l’IAAF. Il nous fallait protéger nos championnats après le succès..

– Il fallait fermer les yeux?

Pas fermer les yeux. Il fallait simplement attendre le moment opportun de sortir des sanctions sur des cas de dopage. Et je vous l’ai dit, je vous le dit de manière solennelle, Lamine Diack n’a laissé aucun dossier pendant de dopage en quittant le 31 août la présidence de l’IAAF. Et ça, je le dirai aux enquêteurs, je le dirai haut et fort partout devant qui que ce soit.

– Ce que Gabriel Dollé a dit c’est qu’il a reçu de l’argent du président Lamine Diack et c’est lui qui s’occupait des cas de dopage.

Vous m’apprenez ça, je ne suis pas au courant de ça. Comme vous dites, c’est l’enquête qui révèle ça. Connaissant Lamine Diack, sa réserve, et son statut d’homme d’état, d’homme mesuré, je vois mal Lamine Diack faire ce genre de chose. Quand j’ai entendu parler d’extorsion de fonds à des athlètes, je me suis dit, mais ils accusent quelqu’un qui a été ancien athlète et champion de France. Vous voyez quelqu’un qui a eu ce parcours, dire à un athlète, tu me donnes de l’argent en contrepartie? La plus belle question que je me suis posée, je me suis dit, sur 8 milliards d’habitants au monde, qui est-ce qui oserait venir trouver Lamine Diack dans son bureau et lui amener une enveloppe en lui disant M. Diack, j’ai une enveloppe pour toi, en contrepartie, il faut dissimuler ce cas de dopage. Je me suis dit ça, c’est peut-être le plus gros mensonge du sport mondial.

– Sur le second rapport mondial de l’AMA annoncé pour le 14 janvier 2016.

Je pense qu’ils vont continuer dans la même logique de chercher à nuire, parce que le rapport comme je vous le dis n’est pas contradictoire. Si c’est un rapport qui pouvait être envoyé aux gens qu’on accuse de malversations, pour qu’ils donnent leur version des faits avec des preuves à l’appui. Je vous jure, ce rapport n’a jamais été présenté à Lamine Diack, M. Dick Pound n’est jamais venu rencontrer Lamine Diack les yeux dans les yeux pour lui dire j’ai des soupçons de corruption sur votre institution. Aucun enquêteur n’a auditionné Lamine Diack. Aucun enquêteur de la WADA n’a auditionné Papa Massata Diack, ça je peux vous l’assurer avec toute quiétude.

– Avez-vous le sentiment que votre père a été assez assisté par les autorités sénégalaises et peut-être au-delà les autorités politiques africaines.

Toutes les informations que j’ai eues, les déclarations qui ont été faites par le ministre des affaires étrangères et ministère des Sports, et par le président du comité olympique surtout que je salue ici pour le courage qu’il a eu de faire une déclaration aussi franche et aussi directe, Diagna Ndiaye, le président Kalkaba, toutes ces personnes vraiment ont eu une attitude vraiment noble et je pense vraiment que toute ces personnes ont montré le soutien moral le temps que la manifestation de la vérité se fasse, parce qu’il faut laisser la présomption d’innocence, laisser l’enquête se faire dans la sérénité, éviter ces violations de procédure, éviter ces fuites parce que ça nous mènera absolument à rien.

– Essayer de faire un parallèle entre l’IAAF gate et le FIFA gate.

Je pense que c’est une mauvaise année pour les fédérations internationales. Ca faisait partie du destin de nos fédérations

Oui mais c’est aussi parce qu’il y a beaucoup d’argent qui circule

J’ai lu un article de Jacques Attali dans L’Express il y a 8 années de cela où il disait que tous les secteurs de la vie aujourd’hui sont régulés par une institution. On a l’OMC pour le commerce, l’organisation mondiale de la santé, le BIT, la Banque Mondiale, le FMI, mais le sport est la seule activité qui n’est pas régulée par une institution supranationale et je pense qu’aujourd’hui beaucoup de gens auraient voulu que le sport soit régulé. Chaque fédération, le CIO a une charte olympique, la FIFA a ses statuts, l’IAAF a ses statuts. Alors cette indépendance et le fait qu’une association de droit privé puisse générer des milliards de dollars de revenus, aujourd’hui attise des attentions, des convoitises et de la jalousie. Je pense qu’on est arrivé à un moment où avec ce qui ce passe à la FIFA, on sent une volonté de reprise en main des gouvernements ou bien des institutions supranationales de vouloir un droit de regard sur ce qui se passe dans le sport. Aujourd’hui pour être un grand pays, il faut avoir organisé les Jeux Olympiques, la Coupe du monde de football, ou les championnats du monde d’athlétisme.

– Avez-vous le sentiment que nos autorités politiques comprennent les enjeux autour du sport de haut niveau?

Non, je n’ai pas ce pressentiment en Afrique. Mais j’ai eu la chance de rencontrer un homme extraordinaire, c’était l’ancien émir du Qatar en 1995 quand je m’occupais du championnat du monde junior à la FIFA. Lui à l’époque à travers un programme de tennis, nous lui avions trouvé un sponsor, Exxon Mobil à l’époque, il disait clairement, qu’il voulait être la capitale du sport mondial. Il voulait que son pays soit connu à travers le sport. Il avait fait ce choix politique. Et cet enthousiasme, cette foi en sport, je ne l’ai retrouvé que chez Vladimir Poutine en 2006, quand il m’a été permis d’assister à une conférence où il avait fait une déclaration sur sa volonté de faire que la Russie devienne une des grandes capitales du sport mondial.

– Poutine, l’ami de votre papa qui a fait une déclaration plutôt malheureuse en disant que Sepp Blatter devrait plutôt être porté aux nues, en triomphe. Est-ce que Poutine est quelqu’un de fréquentable par rapport à l’éthique du sport.

Tout à fait, je pense que c’est un sportif accompli d’abord, deux, son pays est le seul pays au monde qui a osé pour organiser les Jeux Olympiques, dépenser 50 milliards de dollars pour faire une université olympiques et faire des infrastructures à la dimension d’un grand pays comme la Russie. Et je vous dis par exemple dans l’athlétisme, en Russie il y a 287 écoles d’athlétisme. Quel est le pays au monde qui a ça? Les Etats-Unis, mon père a rencontré le président Obama en septembre 2009 à Copenhague. A l’époque, Chicago était candidat pour l’attribution des Jeux Olympiques de 2016. Quand il a dit, il faut que le monde de l’athlétisme et l’IAAF nous soutienne pour ces Jeux Olympiques, il lui a répondu, Vous ne respectez pas mon sport. Les Etats-Unis n’ont jamais organisé les championnats du monde pendant 30 ans où j’étais à l’IAAF, je n’ai jamais vu les Etats-Unis organiser les championnats du monde alors que la Russie l’a fait. La Russie a organisé les JO d’hiver, les JO d’été, les championnats du monde de natation, les championnats du monde de basket, les Universiades. Vous me dites qu’un pays qui investit tellement dans le sport n’est pas fréquentable?

– Pourquoi elle a besoin de se doper au point de demander que ses athlètes soient couverts?

Dans cette affaire, cette accusation que les gens font, la chose qui indique qu’il y a de la mauvaise foi, c’est qu’en 2013, l’IAAF a fait ses championnats d’athlétisme à Moscou, la Russie a devancé les Etats-Unis. La Russie avait 9 médailles d’or, les Etats-Unis en avaient 8. Un an après, même pas, quelques mois après, Jeux de Sotchi, la Russie a eu 33 médailles en or. Donc vous voulez me dire que lors de ces championnats à Moscou et lors de ces Jeux d’hiver l’IAAF et le CIO n’ont pas contrôlé les athlètes? – Ca a été fait – Autrement ça a aurait été révélé. Quelques mois après, un journaliste allemand ose dire que 99% des athlètes russes sont dopés. Je pense qu’il faut savoir être mesuré. Ce serait aberrant, ce serait même insulter le CIO ou l’IAAF que pendant que vous organisez vos plus gros championnats ou plus gros événements vous ne contrôlez pas ces athlètes. Donc je pense qu’il y a eu une tempête médiatique créée par un journal allemand et un journaliste allemand qui se dit soi-disant étant le pourfendeur du dopage ou des fédérations qui font le dopage. Eh bien, je pense que le rôle de l’AMA, le rôle de ces institutions était de dire à ce monsieur: Arrêtez de dire des choses qui ne sont pas vraisemblables.

– Lamine Diack: son dossier n’aurait-il pas pu être géré au plus haut sommet de l’Etat sénégalais?

Je pense que nous avons un soutien total de l’Etat sénégalais. Ca je ne saurai le dire [si Macky Sall est impliqué], je ne suis pas dans les arcanes, dans les sphères du pouvoir, mais je pense que ce que l’ambassadeur basé à Paris a fait, le consul général chargé des sénégalais à Paris et le ministères des affaires étrangères et des sports ont fait jusqu’ici et le président du comité olympique me rassure.

[…]

– Parlons du football sénégalais, ce n’est pas la première fois qu’on vous cite dans des affaires. Il y a eu l’épisode de la génération 2002, vous étiez l’agent marketing, le football sénégalais avait gagné beaucoup d’argent, vous parliez de milliards, 2 à 7 milliards, vous confirmez le chiffre?

Je pense qu’à l’époque, dans le domaine du sponsoring, nous avions généré pour le compte de la fédération entre septembre 2001 et décembre 2006, 7 milliards trois cent quarante-neuf millions [francs CFA]. Un rapport de la Cour des comptes aurait dit que Papa Massata Diack n’aurait pas versé dans les comptes de la fédération 54800000 alors que j’ai trouvé 7 milliards. Un juge m’a convoqué un jour en me disant, à titre de témoin, on veut vous enquêter. Est-ce que vous avez déjà vu le rapport de la cour des comptes. J’ai dit non, je ne suis pas un agent administratif, je ne suis pas délégataire de pouvoir public. Je suis une société privée qui travaille avec la fédération. Il m’a dit, vous avez été accusé, à titre conservatoire je vous mets en prison. Ils m’ont mis en prison pendant 9 jours. Mais quand il a fait son enquête, il s’est rendu compte que c’était juste une déclaration qui n’avait pas fait l’objet d’une enquête et qui a peut-être été faite à dessein pour me faire lâcher le contrat de la fédération à l’époque, et au bout de 9 jours, je suis sorti de cette épreuve, mais ça m’a beaucoup marqué. Et le reste ça a été de l’histoire. On a fait nos comptes avec la fédération, ils me devaient 266 millions. Ils m’ont payé, il reste 48 et j’attends toujours le chèque d’Augustin Senghor.

Qu’est-ce que ça vous fait de voir que le marketing est aujourd’hui presque inexistant pour l’équipe nationale de football, qui n’a même pas d’équipementier?

Ca me choque. Ils n’ont pas d’équipementier? Je ne le savais pas, mais ça me surprend pour une équipe nationale qui a une valeur commerciale aussi importante que le Sénégal parce qu’on fait partie des meilleures équipes d’Afrique. Je pense qu’ils ont assez d’arguments pour vendre un contrat d’équipementier, surtout que maintenant, il y en a beaucoup, même des sociétés chinoises qui font de très bons équipements.

– Un retour ne vous effleure pas l’esprit, pour aider les Lions?

Je me réserve de continuer à travailler dans le monde du sport pour le moment car je vois tellement d’ingratitude et de coups bas que je pense que je serai mieux dans mon walou natal en train de faire de l’agriculture ou de l’élevage… Je retiens que dire que nous avons fait 350 milliards de chiffre d’affaires pour le compte de la fédération d’athlétisme et d’être accusé que vous êtes compromis dans une affaire de 180 millions de francs CFA d’une athlète russe, je pense que c’est un peu trop exagéré. Je retiens la leçon de 2005, qui se passe en 2015, eh bien je me dis, peut-être que c’est le moment de tirer sa révérence du sport et d’aller vers d’autres horizons. – La politique? La politique, je n’ai jamais fait de la politique, je n’y connais absolument rien, je ne pense pas en avoir les prédispositions, parce qu’il faut avoir un vécu de militant, un passé de militant pour faire de la politique.

J’ai oublié de parler d’un homme, Khalifa Sall. Son nom a été cité en disant qu’il a bénéficié du financement de votre père lors des locales de 2009 quand Khalifa Sall a fait face à des gens comme Karim Wade aujourd’hui en prison.

Je nie toute connaissance d’un rapport entre Khalifa Sall et mon père. Je doute vraiment de cette allégation. Je pense que M. Diack est un citoyen de Dakar et a plusieurs fois évoqué ses choix pour la municipalité de Dakar. Il y a beaucoup de choses, il faut être très prudent dans la presse. Cet article du Monde qui a été mal informé, a causé tellement de tort au peuple sénégalais, aux citoyens sénégalais, jusqu’à causer que certains hommes politiques sont aujourd’hui en prison. Ca amène à être prudent dans l’exploitation des informations. Je dis ce mail de 2013 ne peut pas avoir de cause à effet par rapport à quelque chose qui s’est passé en 2012. Laissons le temps aux juges, aux enquêteurs de faire une investigation à charge et à décharge, mais propre, mais pas faire des fuites de choses qui ne sont pas vraies.

– Vraiment, vous pensez que votre père n’a jamais commis d’erreur dans le pilotage de ce dossier?

Il est humain, il est très âgé à cette époque. Cette personne pendant 16 ans a fait 4 mandats successifs. S’il n’avait aucune intégrité, je ne pense pas que ses collègues lui auraient donné 4 mandats successifs. Je ne peux pas faire le bilan de son truc, il n’a pas voulu le faire lui-même. Il y a que lui qui peut faire le bilan de ce qui s’est passé. Je pense qu’il fallait le faire. J’étais une des personnes qui lui disait à chaque fois, Il faut faire le bilan de ce que tu as fait en seize ans. Je lui ai proposé en juin, en juillet, il m’a dit Massata c’est de l’exubérance. L’Histoire retiendra ce que j’ai fait, j’ai passé 39 ans de ma vie dans cette institution, j’y ai tout consacré, j’ai tout donné. On peut lister (9 réalisations, mon magistère on peut en faire des bouquins, mais aujourd’hui je prends ma chaise longue, je vais m’occuper de mes petits-fils, mais malheureusement, le destin et je terminerai par une phrase qui est tout à fait wolof:  ‘gor lañuy tumal, natu julit lay dal’ ça c’est le decret divin, personne n’y peut rien.